Un nouveau départ

Cabestan par un bel après-midi d'été. Une foule de curieux s'amasse sur un des pontons du port de la ville, visiblement intrigué par le spectacle qui s'y déroulait. Un groupe de Sin'dorei parés de leur plus beaux atours semblait perdre patience sur le bois pourri. Entouré par une masse incroyable de malles et autres accessoires de transport, tous se lamentaient de la lenteur que prenait les préparatifs du voyage.

Après d'interminables minutes l'un des elfes s'écria :

"-Enfin !"

Au large la silhouette imposante d'un navire elfique se dessina peu à peu. L'Aube Glorieuse, navire tout juste terminé de la famille Cornaline approchait de la côte. A peine quelques instant plus tard le vaisseau était amaré et déja la famille commençait à embarquer. Sans même un regard pour les terres qu'elle quittait, la Maison Cornaline appareila et déploya ses ailes vers l'exil.


/hrp.

Un petit event a eu lieu In-game pour symboliser le départ . Pour lui donner un peu plus de cachet je propose d'ouvrir ce cachet histoire que chacun puisse y mettre son grain de sel. Le voyage va durer une semaine.

Après d'interminables minutes l'un des elfes s'écria :

"-Enfin !"

Le capitaine Ishrahil leva les yeux vers l'horizon. Les voiles du navire se dessinaient nettement sur la mer. Lorsque celui-ci fut amaré, le capitaine traîna des pieds sur le quai, piètinant sur place dans l'espoir que le navire ne soit pas assez grand.

Alors que les malles étaient montés une à une, il restait là à regarder l'affligeant spectacle qu'offrait ce départ en éxil.

"-Ne vous inquiètez pas capitaine, ce navire est bien assez grand pour nous tous..."

La seule chose qu'il trouva à répondre fut un grognement qui se voulait menaçant, puis il se résigna et monta à bord.

Alors que tout les membres de la famille fixait le nouveau monde qu'ils s'appretaient à rejoindre, le capitaine était resté à la poupe, fixant les terres qu'ils venaient de quitter...

Endemyon ne s'était pas présenté à l'embarquement du navire Dol'Banar... La preuve qu'exigeait Azrashir pour l'accepter à son bord, il ne l'avait pas. Et ne l'aurait peut-être jamais.

Plus il y songeait, plus la situation lui paraissait teintée d'ironie. Prouver qu'il était lui-même à sa propre famille, voilà bien quelque chose qui devait être abordée avec un certain sens de l'humour.

Une plaisanterie du Primogène ? C'était à envisager...

Il chevaucha longtemps à travers le continent est, vers le sud, vers Baie-du-Butin. Il galopait aussi vite qu'il le pouvait, mais doutait d'arriver avant le reste de sa famille. Et puis après tout, les Dol'banar avaient sans doute déjà traité avec le baron.

Endemyon ne manquait pas d'alliés, là-bas. Certains pirates avaient quelques dettes envers lui - des dettes fort anciennes qui prendrait à coeur de leur rappeler.

Et il saurait bien se venger des Dol'Banar lorsque le temps serait venu. Pour l'heure, il convenait de faire profil bas - sa situation était difficile. Sans allié, il ne survivrait pas.

Non loin de l’immense navire elfique, une passagère et sa suite attendait sur le quai.

Araja, prise dans une crise de toux aigue, tentait désespérément de donner des ordres à Jakjub, son serviteur diablotin.

« Argh !»*crache du sang*
«As-tu fais ce que je t’avais demandé misérable vermisseau ?! »

« Oui maitresse, ma bonne maitresse, Jakjub a bien fait son travail.»
« Deux réservations, une chambre à Grom’Gol et une à Fossoyeuse, et bien entendu un ‘Zep-Pass’ spécial pour le zeppelin… »

« Un quoi ?! »*tousse brutalement* »

« Un ‘Zep-Pass...’ » *tremblote*
«…c’est le gobelin qui me l’a vendu, il m’a garanti que c’était une affaire en or ! »

« Bougre d’imbécile ! »*crache encore*
« J’ai vraiment pas les moyens de me payer pareils idioties !!! » *lance un regard vide vers sa nouvelle monture*« Stupide diablotin, je te banni ! »

Araja restait sur le quai, folle de rage.

Embarquer sur le vaisseau des Dol'banar, si peu d'alliés, dès le ponton les railleries du Traqueur et du Primogène, apprendre qu'on a pas de cabine, qu'on doit voyager avec les hommes d'équipages, brutaux, se faire une place dans un coin de la cale, entre deux caisses de vivres rances, se faufiler en cuisine pour voler un peu de nourriture. Se blottir dans les ombres et attendre en esperant que personne ne vous entendra pleurer.

Le Prince n'est pas venu, seule sur le quai avec les autres, hostiles, les regards qui vrillent les tempes, les messes basses et les sous-entendus moqueurs. Saluer certains visages connus entraperçus comme dans un brouillard opressant. Embarquer enfin, trouver le chemin de la petite cabine qu'on a reservé à la "Chienne du Prince". Et bien sur, le poison, et les espions, les hommes masqués qui ricanent dans l'ombre.

A la Baie, une villa sur les hauteurs, pour son Prince, et pour elle, s'il la laisse dormir dans un coin, au pied de son lit, par exemple. Une villa sécurisée et une escouade de gueules cassées pour monter garde sévère. Mais la Baie ça n'est pas encore aujourd'hui, aujourd'hui c'est la faim, la soif à fond de cale, les fers qui rongent les poignets et les chevilles. Et les hommes qui passent pour malmener son corps menu et fatigué.

Passer les heures de jour encordées sur les hauteurs de mats à profiter du soleil en discutant avec les marins si gais, déambuler sur le pont en souriant alentour, donner le change à tous, tout va bien, je vais bien, le Prince va bien, il nous rejoindra bientôt, je n'ai pas peur de vous hommes masqués, de vos dagues luisantes de poison, de vos espions moqueurs. Aider Potalas à supporter son mal de mer en lui comptant mes aventures.

Un voyage sans histoire.