Petite déchéance entre amis

Nombre de messages : 15 Date d'inscription : 27/08/2007

Spoiler:

"Hé hé hé..! Incroyable... Hmm hé hé hé..!"

La plume glisse. Je tente de soigner le style. Mais c'est si difficile. Je n'arrive pas à croire que j'écris ça. Je n'arrive pas à croire ça. Je continue. Quelques mots. Encore un petit rire qui s'échappe. Rien à faire. Puis rien. Mine grave. Je me tourne brusquement vers le mendiant. Un léger frisson, il manque de chuter. Je le regarde du coin de l'oeil.

"Tu es sûr de ce que tu dis... Le régent les a banni..."

"Ce... Certain, oui... Tous, hein. J'connais pas les... Enfin vous voyez... Les... 'fignolages'? Nan, nan, pas 'fignolages'... J'ai plus l'mot, c'est bête hein..?"

Il m'esquisse un sourire, à moi... Je me racle la gorge. Le sourire s'efface immédiatement. La lettre, continuons maintenant. Encore un petit rire. Ca n'arrête pas. Hmm... Voilà... Là aussi... Bien, terminé. L'enveloppe, le sceau. Un bref soupir. Je tends une petite bourse et la lettre au misérable.

"Tu donneras la lettre à Endemyon en personne. L'or est pour toi."

"Oh.. Oh, mille mercis, sire, je..."

"DISparais, maintenant..."

Il sort en courant. Je croise les bras. Garjub sort de son trou, un grand sourire aux lèvres. Je le lui rends. Encore un rire. Mais à deux, cette fois-ci...

-------------------------------

"Endemyon Cornaline,

Je suis incroyablement navré de ce qu'il vous arrive, vous et votre... Notre famille? Oh non, votre famille. Espérons que vous vous adapterez à ce nouveau mode de vie. Ce n'est pas aussi simple qu'on ne le croit. Vous verrez, c'est très différent des marches dans les jardins de la tour blanche ou des incroyables nuits dans votre chambre, en compagnie de je ne sais combien de maîtresses.

Je ne prends pas le temps de me déplacer, comme vous le remarquez. Mais vous comprenez, les honnêtes gens ont beaucoup à faire. Non, vous ne comprenez pas. Vraiment, c'est bien dommage. Essayez de faire comme eux un jour, vous verrez, c'est un peu étrange.

Sachez que quoi qu'il arrive, nous savons tous les deux que les accusations dont vous êtes le sujet ne se feront pas oublier aux yeux de certains. Vous feriez preuve d'une naïveté déconcertante si vous l'espérez. Et puis, même si vous parvenez à tisser un épais voile de mensonges, disons que je serai l'imperfection incorrigible de votre broderie.

Encore une dernière chose, disons un petit secret que je vous confie. A partir d'aujourd'hui, ma parole aura toujours plus de valeur que la vôtre. Et je suis sûr que nos pères respectifs s'en retournent dans leur tombe...

Bonne route à vous, Endemyon Cornaline.

Vael'this C."